Dans le cadre de la célébration du 20 mars, Journée Internationale de la Francophonie, la Coalition Togolaise pour la Diversité Culturelle (CTDC) et l’ONG Horizon Développement (HD) ont co-animé le mardi 25 mars 2008, à la Direction de la Culture à Lomé, une conférence sur le thème « La Francophonie, les OMD et la diversité culturelle ».
Les objectifs visés étaient :
– d’une part de rendre témoignage des actions que mène l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) pour accompagner ses Etats membres dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et pour faire avancer la promotion de la diversité culturelle à travers le monde ;
– et, d’autre part, de susciter davantage la participation de tous les acteurs et de chaque citoyen à ces processus.
La première communication, « La Francophonie et les Objectifs du Millénaire pour le Développement » a été développée par M. Koffi Eric ATRI, Chargé du programme de développement durable et du suivi des OMD à l’ONG les Amis de la Terre-Togo. Celui-ci a articulé son intervention autour de trois points à savoir : les origines des OMD, l’état des lieux et le rôle des différents acteurs.
Dans les origines, il s’est appesanti sur l’ensemble des événements et des rencontres qui ont conduit la communauté internationale à la Déclaration du millénaire pour le développement, en septembre 2000 à New York. Cette déclaration repose sur les six valeurs fondamentales que sont la liberté, l’égalité, la solidarité, la tolérance, le respect de la nature et le partage des responsabilités dans la gestion du développement économique et social.
Par rapport à ces valeurs, huit objectifs, dix-huit cibles et quarante-huit indicateurs ont été définis. Des pays se sont engagés à les réaliser pour créer un monde meilleur pour tous au plus tard en 2015.
En second point, le conférencier a fait le point sur l’état d’avancement des OMD au Togo. Le rapport de 2003 dresse le constat que seulement trois des huit objectifs avaient la chance d’être atteints d’ici 2015.
M. ATRI devrait finir en évoquant les mesures que les communautés internationale et nationale doivent prendre pour espérer atteindre ces OMD d’ici à 2015.
La deuxième communication sur « La Francophonie et la diversité culturelle » a été animée par M. Cyriaque NOUSSOUGLO, Gestionnaire du patrimoine culturel et Président de la CTDC. Celui-ci a insisté sur les enjeux de la diversité culturelle au regard de la mondialisation. Il est parti du constat que la mondialisation qui devait être une chance et un facteur de développement, renferme plutôt des aspects dangereux pour les cultures fragiles.
Pour lui, la mondialisation est une menace parce qu’elle se développe à partir de progrès dont beaucoup de pays sont exclus, qu’elle est fondée sur la consommation de masse avec sa logique de standardisation des produits, sur le commerce qui tend à tout réduire à une marchandise et enfin à cause de ce que la mondialisation tend à devenir une homogénéisation installant une « hyperculture globalisante portée par les médias, et dont l’influence se fait sentir sur toutes les cultures » (Jean Tardif). Sa grande capacité de production et de manipulation des symboles, le fait qu’elle utilise la technologie numérique, renforce sa conquête stratégique des esprits et des cœurs.
Et, c’est cette menace qui a amené la communauté internationale à adopter certains instruments pour réguler les rapports entre les cultures, notamment la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles adoptée à l’UNESCO le 20 octobre 2005. Cette convention définit en droit international le cadre de l’intervention souveraine des Etats en faveur la défense et de la promotion de leurs cultures.
En outre, les deux conférenciers, formés par la Francophonie à l’Université Senghor d’Alexandrie d’Egypte, ont relevé la contribution remarquable de l’OIF que ce soit dans la promotion de la diversité culturelle que dans la réalisation des OMD. Car, ont-ils souligné, la Francophonie mène pas mal d’actions dans le domaine des arts, de la culture, du cinéma, de l’édition, des médias, de la consolidation de la paix, de la promotion de la jeunesse, de la démocratie et des Droits de l’Homme, du soutien au développement et à la solidarité. Sans oublier l’appui à la confection et à l’application des politiques économiques, aux politiques de développement durable, à la réduction de la fracture numérique à travers les NTIC, etc.
Les interventions successives de Messieurs Bienvenu Koudjo et Sidy du Bureau Régional de l’Afrique de l’Ouest de l’OIF de Lomé ont eu le mérite d’aller dans les détails (les cas de l’examen et de l’approbation des programmes à exécuter par les Etats membres, du Fonds de Soutien aux Industries Culturelles basé à Lomé et des aides à l’édition..) et de repréciser les contours de ces actions.
C’est le lieu d’adresser nos vifs remerciements à Monsieur Etienne Alingué, Directeur du BRAO qui a bien voulu financer cette activité. Nos remerciements vont également à Monsieur Bienvenu Koudjo pour le suivi et le soutien à l’exécution de la manifestation.