Jean Adagbenon « Jaya » en concert à l’Institut Français à Lomé

Jean AdagbenonBatteur et percussionniste accompli, Jean Adagbenon n’a éprouvé aucune difficulté pour convaincre le public de Lomé autour de la justesse de son approche musicale : l’internationalisation de rythmes traditionnels béninois après un travail de fond conséquent.

C’était la première fois que Jean Adagbenon, auteur, compositeur et interprète prenait d’assaut la scène de l’Institut français du Togo, accompagné de son groupe « Jaya » (« Eclate-toi » en langue goun). Un passage que ne sont pas près d’oublier ses fans qui ont effectué le 1erjuin 2012 le déplacement de l’ex CCF.

Avec des instruments modernes, Jean et son « Jaya »ont transformé le podium de l’Institut Français en une vaste piste de danse et surtout de délectation du « massê gohoun », du « goo-go » et du « djègbé »,des rythmes que Jean, natif d’Azoouirissê (Bénin), ausculte depuis de nombreuses années pour en extraire un produit « labelisable » et vendable à l’échelle mondiale de la musique ; sans rigoureusement s’enfermer dans une mouvance« tradi-moderne » !

La cuisine musicale de ces Béninois avait au menu à Lomé « Dogbe »,« Djafoko » (des galettes rock) ; « Ile »,« Ahoè », « Chacun se débrouille », « Oye »,« Ewa zonde » (un tour d’horizon de rythmes béninois qui intègre aussi des danses du terroir comme le tchink system). Dans ses morceaux chantés essentiellement dans des langues du Bénin comme le fon, le goun, etc. le maître à jouer de « Jaya » et ses accompagnateurs peignent la vie quotidienne africaine, les multiples traditions du continent noir, l’Afrique rayonnante dans le concert des nations et livrent leur photographie des croyances religieuses les plus représentatives des choix de leurs contemporains.

La sortie de « Jaya » et de son maître à penser à Lomé était aussi meublée d’une ode aux percussions africaines ; très chaudes pour la circonstance !! Un clin d’œil musical qui est, de façon permanente, apparu dans des chansons comme « Ayide », « Otcho », « Yeke Obemi » « Démocratie en danger », « Zeyaga », « Ma chérie », « Mdo gbe ». Des morceaux qui tendent le bras dans leur composition à des pincées de reggae, rock, de raga et invitent au même instant à esquisser des pas de danse yoruba.

 Formé en 1995 à Cotonou (Bénin), « Jaya »intensifie plus que jamais ses recherches autour de la valorisation de la pléthore de rythmes béninois encore méconnus à l’échelle du monde. Artiste polyvalent de la musique africaine, Jean Adagbenon a eu à apporter son grain de sel à des sorties musicales de célébrités comme Femi Kuti, Salif Kéita, Manu Dibango, Bernardo Sandoval, Ted Ahloye.

Edem Gadegbeku©Togocultures

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