Douze artistes plasticiens du Sud dont trois Togolais William Wilson, Yao Metsoko et Do Mesrine exposent à la Galerie Philippe Lawson dans le 5e arrondissement à Paris du 1er août au 19 septembre. La galerie fête ainsi son 3e anniversaire avec « ceux qui étaient là au début ». Ankh-or rend l’idée de la vie et de la vitalité. La sonorité rappelle l’ancre en anglais, la croix de vie des Egyptiens qui a donné naissance aux poupées ashanti et le temple Ankhor au Cambodge. L’univers est ainsi dessiné. Selon Philippe Lawson le choix sur ces artistes Togolais s’est porté sur la qualité de leur travail et leur notoriété dans le domaine des arts plastiques.
Les trois artistes ont une figuration libre et expressive. Ils sont les trois dans la matière, papiers découpés, textures collées et papiers mâchés. Si Do Mesrine développe le reflet et la réflexion autour de ses figurines, William Wilson fait danser ses masques sous forme de feuilles presque mortes qui tombent et Metsoko nourrit sa matière picturale en nous renvoyant aux mamelles nourricières. Des liens intuitifs presque évidents !
Les tableaux de William Wilson sont des compositions apparentées à des papiers découpés qui par pliage et coups de ciseaux permettent la création de petites formes plus ou moins symétriques. L’artiste utilise des coupons de tissus (pagnes), en fait des masques africains, et structure des compositions de formes figuratives reconnaissables. On peut penser à Janus, Mamiwata ou une figuration de puissances royales dans le royaume d’Abomey, à une danse des masques vaudou comme des feuilles en automne. Légèreté, couleurs pastels, rappelle parfois la poésie de Matisse.
L’intérêt du travail de Do Mesrine réside dans la création de petites mises en scène des personnes qui réfléchissent ou sont reflétées. Ce sont des figurines en papier mâché. On y rencontre un personnage de femme qui se penche sur l’eau et l’eau la reflète en trois dimensions. Un autre personnage réfléchit, recroquevillé sur lui-même, faisant penser au penseur de Rodin seulement il a un corps d’homme avec une tête de crocodile. Séduisante figure ! Couleur inexistante ou très expressive.
Quant à Yao Metsoko il s’intéresse à la matière. Sa matière nourrit les tableaux comme une figure qu’il présente, des mamelles qui sont nourricières. C’est un artiste préoccupé par la forme et la matière. Il joue sur plusieurs plans comme des détails d’un photographe. Il a des cadrages singuliers qui réorganisent la vision autour du pouvoir générateur pour créer une superposition de lectures.
Vous pourriez suivre jusqu’au 19 septembre en exposition les tableaux et les sculptures de William Wilson, Tadcoz, Eddy Saint-Martin , Georges Ouanounou , Yao Metsoko, Do Mesrine , Lamiel , Hyang-Hi Kim , Ernest Duku , Catherine Colin, Christophe , Anto. Des artistes habités par leur travail !
Gaëtan Noussouglo © Togocultures
Y aller :
Galerie Philippe Wilson
Galerie Philippe Lawson
16, rue des Carmes 75005 Paris Tél : 01 46 33 00 90