David Ganda est un artiste qui fait des incursions dans le domaine du conte, du théâtre, du slam et de la danse dans l’optique de briser l’indisciplinarité, le confinement des arts et toute idée barbelée sur la catégorisation du métier artistique. Il se defend bien dans ses écrits comme un soleil opportun dans une grisaille matinale : “ma bouche se penche/ Epanche du beau dans les oreilles/Pour récolter la bonté des coeurs.” Il écrit des contes, des nouvelles et du slam pour se délester des peines, se donner un droit de regard sur le monde, offrir une thérapie à lui et à ses auditeurs-lecteurs.
Né le jeudi 25 juillet 1985 à Djidjolé dans la banlieue nord de Lomé, David Bawélima Dessa Ganda a grandi dans le quartier Nyékonakpoé à Lomé. Il adore les spectacles programmés dans la capitale togolaise jusqu’en 2001 où il a été séduit au Centre Culturel Français de Lomé par le spectacle de l’Atelier Théâtre de Lomé, “Tchakatchaka”, une compilation de nouvelles, poésie, chants et proverbes togolais adaptée et mise en scène par Gaëtan Noussouglo qui envoie balader tout principe de compartiments entre les genres théâtraux. “C’est d’ailleurs ce spectacle qui est le déclencheur de ma decision de faire du théâtre”, confie-t-il à Togocultures.com
Etudiant en sciences économiques et de gestion à l’Université de Lomé, il interrompt ses études pour se consacrer entièrement au conte, au théâtre, à la danse et au slam: “ L’art est jaloux ! Il n’aime pas qu’on le pratique en parallèle avec un autre métier. Mon envie pour les arts de la scène était arrivée au paroxysme et je devais faire un choix. J’ai choisi les arts de la scène pas sous influence, à un moment où les conditions d’études aussi à L’université de Lomé ne me plaisaient pas. Se lever le matin à 3h pour gagner de la place dans l’amphithéâtre alors que les cours commencent à 7h. Les parents au départ n’étaient pas d’accord mais par la suite ont respecté mon choix et m’ont béni. Ils viennent d’ailleurs souvent à mes spectacles. “ Aujourd’hui, aucun regret ne semble taroder son esprit car il joue Kangni Alem, Xavier Durranger, Charles Manian, Samuel Beckett, Bévic, mis en scène entre autres par Alfa Ramsès, Basile Yawanké, Marc Agbédjidji, Leslynna Bery. Il monte ses propres spectacles depuis quatre ans et y applique ses “petites notions de sciences économiques”.
David Ganda, artiste polyvalent, explore plusieurs univers, surprend souvent par ses phrasés, ses jeux et ses textes et tourne dans plusieurs festivals en Afrique et en Europe: Togo, Bénin, Burkina Faso, Mali, Cameroun, France, belgique, Allemagne,… En 2013, il représentait le Togo aux Jeux de la Francophonie dans la catégorie Contes et conteurs et en 2014, il participait au Championnat Francophone de Slam du Mans qui furent pour lui de “bons moment poétiques où je me suis certes arrêté en demi-finale mais j’ai appris beaucoup en matière de gestion de textes en compétition.“ En 14 années de carrière, il a engrangé plusieurs prix et reconnaissances nationaux entre autres Prix de Slam à Lomé, 2e prix de l’humour, lauréat du concourt Nouvelles Plumes Francophones avec « L’incencie-cit » lauréat du Gain du conteur en 2007 et 2008 et Prix du Meilleur Comédien au Festival de Théâtre « les Universi’arts » au Bénin en 2008.
David Ganda est actuellement retenu par une Université d’art de Berlin (Universität Der Künste) pour passer un Bachelor en Danse, Chorégraphie et Contexte à partir d’Octobre prochain. Il ne pense pas croiser les bras pour cette échéance, il est attendu fin septembre aux Récréatrales à Ouagadougou, la capitale burkinabé, pour une création théâtrale « Africa Democratic Room« . Le spectacle tournera l’année prochaine en France. En attendant ces rendez-vous, il proclame: “L’esprit de l’art sème sévère dans mon âme sa sève /Alors sur la scène je persévère, je taffe sans trève. »
Gaëtan Noussouglo© Togocultures
Plus d’informations: Site de David Dessa Ganda
