A Paris en France, puis à Utrecht aux Pays-Bas, l’équipe de Togocultures a rencontré Ekué Léopold Messan-Ativodou. Il cherche des partenariats pour son Voodoo Festival qui se tiendra en été 2014 à Utrecht. Ce grand jeune homme ouvert d’esprit et dynamique a le contact très facile. Il est conscient qu’il chemine sur un terrain très glissant. Il connaît les dangers et les malentendus que le Vodou peut engendrer. Il affûte ses armes culturelles et intellectuelles pour relever son défi, avec le soutien inconditionnel de sa compagne hollandaise Josefien De Kwaadsteniet. www.togoculture.com l’a rencontré au Voodoo Café et lui a posé quelques questions.
Togoculture : Léopold Ekué Messan-Ativodou pourriez-vous vous présenter brièvement aux lecteurs de Togoculture?
Léopold Ekué Messan-Ativodou : Mon nom est Ekue Léopold MESSAN-ATIVODOU et au titre de prince héritier du Royaume Guin d’Aklakou, j’ai été associé dès mon plus jeune âge à la gestion des affaires de la communauté. De là, j’ai appris l’importance de la protection du patrimoine immatériel, du respect de nos valeurs traditionnelles et le grand intérêt du culte vodou dans la vie de notre communauté. Ces différentes expériences m’ont permis de devenir aujourd’hui une sorte d’activiste culturel.
Togoculture : D’où vient votre idée de Voodoo Festival?
Léopold Ekué Messan-Ativodou : Depuis 13 ans j’avais immigré du Togo pour les Pays-Bas, où j’ai étudié l’économie et en même temps je travaillais comme Sales Assistant dans une société d’exportation de produits laitiers. Je n’ai jamais renoncé à mes racines. Par la force des choses, j’ai été amené à assister un professeur anthropologue pour des présentations sur la culture africaine aux étudiants en anthropologie culturelle. Pendant ces exposés et surtout en parlant de nos traditions ancestrales, de nos sociétés initiatiques, nous nous sommes rendu compte que l’Afrique regorge de patrimoines à conserver. L’idée de créer Voodoo Festival est née de ces expériences. Pendant ce Festival, les valeurs artistiques, et culturelles du vodou seront mises en valeur : musique, danse, conférences-débats, expositions, ateliers, etc. Cela nous permettra évidemment d’expliquer plus facilement ce que c’est que la religion vodou et ses différents cultes.
Togoculture : Où et quand aura lieu le festival?
Léopold Ekué Messan-Ativodou : Ce festival aura lieu pour la première fois au mois d’aout 2014 au Julianapark à Utrecht aux Pays-Bas. La précision de la date sera communiquée dès que les moyens nous le permettront.
Togoculture : Quelle est la ligne directrice du Festival?
Léopold Ekué Messan-Ativodou : La ligne directrice de notre festival est de faire la lumière sur le Vodou et de provoquer le débat dans la société occidentale. Ce faisant, nous pourrions être amenés à balayer les clichés véhiculés dans les films d’Hollywood. Ce festival identitaire rapprochera certainement les peuples. Ce qui est typique dans notre programmation est que tous les artistes invités doivent avoir directement ou indirectement un lien avec le Vodou. Qu’ils soient pratiquants ou non. Ils doivent tirer leurs inspirations de ces cultes des ancêtres, de ses rythmes et chants. Voodoo Festival sera également un moyen de promouvoir des artistes de la côte de l’esclavage qui font de la musique et qui ne sont pas connus en occident.
Togoculture : Quels sont les artistes et autres conférenciers attendus.
Léopold Ekué Messan-Ativodou : Plusieurs artistes de la diaspora africaine sont attendus : Cuba, Brésil, Haïti, Togo, Benin, un groupe français qui fait de l’Afrobeat et deux autres groupes des Pays-Bas. Les noms vous seront communiqués au moins quatre mois avant le début du Festival. Pour les conférenciers nous travaillons avec des universités hollandaises, des écrivains qui ont tiré leurs inspirations du vodou et des documentaristes. Nous travaillons pour un partenariat aussi avec le Musée Vodou qui ouvre ses portes à la fin novembre dans la ville de Strasbourg en France et surtout avec le Festival des Divinités Noires de Tété Wilson à Aného au Togo.
Interview réalisée par Gaëtan Noussouglo ©Togoculture