Ecriture: Kangni Alem Mise en scène: Gaëtan Noussouglo et Marcel Djondo Création Lumière: Daniel Duévi-Tsibiaku Vidéo: Arthur Poutignat Comédien.ne.s et musiciens: Florisse Adjanohoun, Sophie Métinhoué, Félicité Notson Kodjo-Atsou, Agbléta Kokou dit Gbadamassi, Eustache Bowokabati Kamouna, Mawufemo Passa dit Manou Le Prophète, Roger Atikpo
TOGO CULTURES est un pont, une passerelle pour donner et brasser des informations culturelles et artistiques pouvant permettre une meilleure connaissance du génie créateur de ce petit peuple. Il souhaite aussi relever le niveau de traitement des informations en œuvrant pour des formations spécialisées dans le domaine du journalisme et des NTIC.
En tant qu’association, sa première mission est de développer les échanges culturels entre les peuples. Ainsi avec la Coalition Togolaise pour la Diversité Culturelle (CTDC), Gbadass Académie du Togo, Parole en Scène du Bénin, Compagnie Gakokoé et Arthur Poutignat de France, il crée Cabaret Brésil une pièce de Kangni Alem d’après son roman Esclaves grâce à l’appui de Togo Créatif, une initiative de Institut Français du Togo, de Goethe Institut du Togo et l’Union Européenne. Les répétitions démarrent le 31 mars au 5 avril au siède Togo Cultures ensuite à Magic Mirrors au sein de l’Institut Français du 7 au 9 avril. La création est fixée au 10 avril au Magic Mirrors. Une petite tournée le 12 avril 2025 à l’Espace Culturel Neva Eme, le 14 avril à l’Université de Lomé et le 15 avril au Palais de Lomé.
De quoi s’agit-il?
Parler du Cabaret Brésil, c’est voir comment avec le concert-party on peut arriver à rire d’un sujet aussi grave qu’est l’esclavage. Une adaptation par Kangni Alem de son roman Esclaves, Ed J-C Lattès, 2009 en complicité avec les metteurs en scène (Marcel Djondo et Gaëtan Noussouglo), le vidéaste Arthur Poutignat et avec des comédien.ne.s et musiciens togolais.e.s et béninoises. La ligne du concert-party avec l’intervention des humoristes ou bob est un élément essentiel de l’esthétique de la création. Cette phase débute avec l’arrivée et l’installation du « retornado » Chacha de Souza, une des figures emblématiques de la traite des noirs sur la côte ouest-africaine. L’esthétique se construit sur les « bobs » qui racontent en musique le récit de l’arrivée de Chacha, de son implication dans l’esclavage sur la côte et des coups « foireux » qu’il fait aux autochtones. Les corps sont des présences qui parlent de ce passé avec verve et éloquence, la dynamique des visages maquillés qui donnent une dimension sublimée à l’esclavage. C’est une mise en abyme, une distanciation qui permet de porter le drame de l’esclavage au regard d’aujourd’hui, de le déplorer, de s’en moquer et de se tourner vers l’esclavage moderne qui est tout autant condamnable que les autres.
NOTE DE MISE EN SCENE

L’orchestre s’installe dans un bar. Il égrène quelques morceaux de high life. Sur un écran installé côté cour, se déroule le train train quotidien. Musique passerelle. Vie image. Image virtuelle. L’image est une magie qui s’opère dans l’orchestration de nos ressentis, de nos vécus, de nos passés à la fois joyeux et toxiques, pleins d’humanité et vide d’espoirs. Derrière le même écran des comiques et comédien.ne.s s’habillent puis… sortent de l’écran en dansant. Ces personnages quelque peu délirés, appelés bobs au concert party, une sorte de cabaret proche de la commedia del arte, dansent, chantent de façon grotesque sur les tubes du moment, les détournent pour s’emparer d’un sujet sensible : l’esclavage. Les mots sont chairs d’aujourd’hui empruntés à des vies de déportés, à des revenus et revenants sur fond de vengeances inexpliquées, lesquelles s’allongent après 1888. Avec le regard d’aujourd’hui, si le sujet d’esclavage est sensible, la notion de responsabilités et des fantômes de l’histoire qui gangrènent la vie hic et nunc le sont pour autant. Le passé porte le parfum du présent et nous convoque tous à accomplir ce devoir mémoriel, idée de faire un pas dans le futur simple. La musique n’adoucit pas les mœurs, elle les tord dans une dimension caustique pour se dépêtrer des fantômes du passé, les zombifier pour un avenir meilleur. Le Cabaret Brésil ou Zomayi de Kangni Alem permet cet aller- retour entre hier et aujourd’hui, une sorte de mythe de l’oiseau Sankofa dans nos vies. Les artistes s’amusent musicalement, se « déguisent », se passent des rôles pour se raconter l’esclavage : le présent, l’aujourd’hui, le futur ? C’est un généreux élan vers une libération d’esprit sur les deux rives: Brésil et Golfe de Guinée.
Une recréation est prévue en 2026 en France. Le Grupo Teatro Experimental Capixaba du Professeur Cesar Huapaya en France rejoindra l’équipe pour une recréation et une tournée qui les amènera de la France au Brésil.
Les dates à retenir en 2025
Jeudi 10 avril à 19h30: Institut Français de Lomé (Togo)
Samedi 12 avril à 19h30 : Espace Culturel Nava Ème à Tsévié
Lundi 14 avril à 18h30: Scène Bella Bellow-Université de Lomé
Mardi 15 avril à 19h00: Palais de Lomé
Gaëtan NOUSSOUGLO