A Lomé, les habitants brassent du vent. Ils ont l’amour de leur pays comme un chien. Ils aboient ! Ils mordent. Mais les politiques sont insensibles aux morsures, aux aboiements. Ils crient : Les chiens aboient et la caravane passe. Rien ne peut faire trépasser la caravane. Gare aux politiques si tout le monde devient des chiens sauvages encerclant la caravane opulente.
Ça galère à Lomé et l’amour déborde de survie. Les petits boulots s’échelonnent : ramassage de déchets, balayage de rues, vendeurs de pains et de biscuits. La fin du mois est une faim et une grande soif !
Ça galère à Lomé et ça galère en nous au milieu de l’opulence des voitures dernier cri, des maisons nouvelles qui poussent à côté des bidonvilles et des traine-sacs qui s’échelonnent sur les dépotoirs et infectent la Ville.
Ça galère à Lomé et la merde est enfouie en nous ! La peinture crache et la rue est taguée.
Gaëtan Noussouglo ©Togocultures