Bandes dessinées : Ago, les super-héros africains sortent de l’ombre

Longtemps, les Togolais ont consommé les bandes dessinées occidentales. Depuis quelques années, de jeunes africains s’organisent pour créer des héros noirs qui répondent aux attentes de leur public. A Lomé, l’orientation du groupe conduit par Koffivi Assem vise à valoriser la culture noire à travers ses images, à promouvoir la lecture du jeune public et les talents en dessins et scénarii. Résultat : les bandes dessinées « AGO ou Les super héros africains » sont chaque trois mois dans les kiosques et dans les boutiques dans la capitale togolaise. La plupart sont organisés en feuilleton. Depuis septembre 2011, AGO devient une maison d’édition. Elle produira des albums en bandes dessinées.

 Qui sont en réalité les AGO

Ce sont des super- héros, ils viennent et vivent en Afrique. Les justiciers conçus par Koffivi Assem, KanAd, Dod-zi et Janus, Sambiani Tani, qu’ils sortent de l’histoire, des mythes et des légendes ou tout simplement de l’actualité et des laboratoires scientifiques, ont tous en commun la faculté de transformer leur faiblesse et différence en atout. Ils sont là, partout et nulle part à la fois. Ils se battent pour l’ordre, la justice ou pour la survie des leurs. La nature les a marqués pour qu’ils puissent être à la hauteur de leur destin. Pour savoir comment cela se peut, il faut s’intéresser à chacun d’eux.

Dzitri, le géant tout en muscles qui fait régner l’ordre et la justice dans la ville de Lomé, n’est en réalité qu’un frêle enseignant qui prête son corps les nuits au fantôme du fondateur historique de la capitale du Togo. Lutter contre les bandits, c’est bien facile, mais lutter contre le corps dans lequel on vit, c’est bien plus complexe.

Akongo est un jeune métis qui a échoué dans son village natal, coupé de la civilisation moderne. Malgré le rejet dont il fait l’objet, il mettra toute son énergie et sa complicité avec le monde végétal, pour sauver les siens de l’épuration ethnique qui décimait les Wui. Le monsieur écologie de la bande AGO est , quand il n’est pas en transe, très attachant.

Amlima, en survivant à un sacrifice rituel, se retrouve traqué par le maléfique gourou de la secte qui avait tué son père. Dans cet univers où les ordres occultes font la pluie et le beau temps, le jeune adolescent est loin de se douter des enjeux que représente sa lutte pour le droit de vouloir rester en vie. Pour sauver le monde, des forces du mal, on n’a pas besoin de le souhaiter.

Le Super Albinos est sorti des éprouvettes d’un albinos qui travaillait sur un gène qui unit le potentiel de la photosynthèse des plantes et la bioluminescence de la luciole. Cet enfant subira un entrainement rigoureux pour devenir, une véritable arme entre les mains du savant aigri qui lui sert de père. Mais un jour, ce super vilain qui absorbe et transforme les rayons du soleil en masse musculaire terrorisera toute la côte d’Ivoire jusqu’au jour où il se révoltera.

Du fantôme au mutant, en passant par le petit herboriste et le magicien, chacun avec son univers, sa spécificité, ses tourments et sa fragilité, est prêt à décoller pour faire place aux nombreux nouveaux super héros que les scénaristes et les dessinateurs africains créent encore, et encore. Aujourd’hui disponibles en bande dessinée, ils envahiront demain vos petits écrans. Parole d’AGO Média.

CV Paulin Mawuto ASSEM 2011

 

 

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