Charles Fréger chez les Asafos ou Asonfos du Togo Photo: Gaëtan Noussouglo

Le photographe Charles Fréger au Togo pour immortaliser les traditions togolaises

La culture n’est-ce pas le ciment de la vie ? Les traditions togolaises sont conservées à bon escient. Malgré les assauts des médias occidentaux, l’anathème lancé par les évangélistes ou les attaques des « fous de dieu », elles résistent comme un roc à tout assaut. Charles Fréger, photographe français auteur du livre célèbre Wilder Mann, était au Togo au mois de juin avec une équipe de Togocultures.

Le projet de Charles Fréger était de prendre des portraits avec des lumières de studio des Asafo, des Eguns ou Egunguns et des Zangbetos. Les traditions culturelles et cultuelles de ces sociétés initiatiques, méconnues par la plupart des Togolais, échappent aux développements de tous réseaux touristiques et économiques. En prenant leurs portraits, l’idée de Charles Fréger est de les sortir de l’anonymat. Les portraits seront publiés dans des revues et exposés.

Charles Fréger mène un travail très dirigiste, à l’image d’un général ou d’un metteur en scène de théâtre ou de cinéma. Il met 20 à 30 minutes pour prendre « un individu » de la communauté en photo. Tout est conduit avec minutie et force détails car le photographe explore des pistes, plusieurs images pour qu’aucune série ne ressemble à d’autres portraits déjà réalisés. Il travaille sur le corps, les accessoires et le « masque ». Il passe tout au peigne fin avec son appareil photo et ses flashes, souvent hors du cadre cultuel de la communauté. Les murs, les abords du village, la rue, le champ et la brousse sont ses cadres propices. Il réalise à la fois un travail de décorateur, de scénographe et de metteur en scène. Le sujet photographié, souvent habitué à des prises de vue directes dans le contexte de son action, trouve ce travail dès fois  fastidieux.

Charles Fréger présente sa photographie comme une recherche au cours de laquelle il décline des portraits des différentes communautés dans leur identité et leur dignité. A la fin de son travail, il partage, échange avec elles. Ce qui humanise sa recherche.

Ce fils de paysan, né à Bourges il y a 39 ans, est diplômé de l’École des Beaux-arts de Rouen où il habite actuellement. Il a réalisé plusieurs portraits de militaires aux balayeurs de rue, en passant par les Sumo, les ouvriers et les athlètes. Wilder Mann ou la figure du sauvage est sa dernière publication.

Togocultures a prospecté le terrain pour trouver bien amont les communautés devant participer au chantier et a accompagné le photographe durant son séjour. Togocultures n’est pas à sa première collaboration avec des artistes et des hommes de culture étrangers pour explorer les arts et la culture du Togo. La dernière en date reste le travail mené avec l’association Curio pour la recherche autour des objets de la Collection Marc Arbogast. Ce travail a abouti à la création du Musée Vodou à Strasbourg en France et à la publication du catalogue Vodou Voodoo (Edition Loco, nov.2013). En 2012, Togocultures a parcouru tout le pays pour immortaliser à travers photos, vidéos et articles le patrimoine matériel et immatériel du Togo.

Article et reportage photos Gaëtan Noussouglo © Togocultures

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