Leur premier opus « Kétéké » (« train » en langue éwé parlée au sud-Togo) a été lancé le 13 avril dernier à Lomé, mais est en cours de réédition pour des raisons propres au groupe. Eux, ce sont les membres du groupe « Elinam ». Ils définissent les rythmes qu’ils promeuvent comme une « musique tendance afro-pop acoustique ». Mais, tous ceux qui se prêtent à l’écoute de leurs prestations repartent toujours le cœur embaumé et les oreilles pleines de sonorités éclectiques.
Dans le cadre de son « Café-show mensuel » (spectacle live gratuit réservé à un public réduit), le Goethe Institut de Lomé a mis en vedette « Elinam » le 5 novembre dernier qui a convié à une balade musicale intimiste ses mélomanes du jour. Ewe, français, akposso, anglais, mina, espagnol. Ce sont les langues dans lesquelles cinq hommes (trois guitaristes, un percussionniste et le dernier aux drums) et une chanteuse lead (Evelyne Elinam) ont comblé les attentes des hôtes du Goethe Institut. Fidèle à l’identité musicale dont il se réclame, « Elinam » a encore mixé les rythmes d’Afrique et d’ailleurs autour de la voix chaude et rompue à la tâche de son lead vocal.
Quand le rock ne s’est pas marié à l’agbadja (in « Davi Chérie » qui dépeint l’hypocrisie des Hommes) durant les prestations « d’Elinam », c’est à une nostalgie des années 70 qu’a convié cette formation musicale grâce à une reprise de « Respect me » d’Aretha Franklin (chanteuse afro-américaine). Etalant toute la plénitude de sa maîtrise de plusieurs sonorités, le même groupe est aussi passé d’une reprise d’un tube des années seventies à une autre adossée à une musique plus moderne, pop: celle du tube « In your heart » de Dido.
Une harmonie dans le geste qui a arraché sans aucune difficulté de chauds applaudissements au public. Le tour de chants d’Elinam n’est jamais complet sans son morceau fétiche « Detia vo » (qui brocarde la méchanceté humaine dans tous les domaines de la vie). Ce 5 novembre, le groupe ne s’est pas privé de le resservir à ses mélomanes. Braquer ses projecteurs artistiques sur des maux de la vie quotidienne au son de rythmes pop, Elinam l’a également fait dans des titres comme « Candid boss », « Lonlon », « Trova », « Kodjo lé Gabon », « Trova Dada » et surtout « Contes d’Afrique » qui panafricanise l’approche musicale de cette formation composée d’universitaires togolais.
Edem Gadegbeku