Edem Awumey est un jeune écrivain togolais vivant actuellement au Québec. Âgé de 34 ans, il a publié un premier roman chez Gallimard, Port-Mélo (2006) qui a obtenu le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire. Titulaire d’un doctorat en littérature francophone, il est aussi l’auteur d’un essai sur Tierno Monénembo.
La sortie de son nouveau roman, Les pieds sales, est prévu pour le 20 août aux éditions du Seuil à Paris. La littérature togolaise s’enrichit donc d’un nouveau titre dont nous présentons brièvement le contenu, en attendant de le chroniquer sur Togocultures.
De sa petite enfance, Askia n’a conservé en mémoire qu’une image quasi biblique: son père, sa mère, un âne et lui, marchant sans fin dans la poussière. Il avait cinq ans. «Longtemps, nous avons été sur les routes, mon fils. Et partout, on nous a appelés les pieds sales. Si tu partais, tu comprendrais.» Répondant à cette injonction maternelle, Askia est parti à Paris où il est devenu chauffeur de taxi. Ses passagers qui l’épient dans le rétroviseur lui trouvent quelquefois une ressemblance frappante avec un certain «homme à turban» qui fut peut-être son père. Ce père qu’il recherche, Sidi Ben Sylla Mohammed, et que tout le monde croit avoir vu quelque part. L’auteur nous donne à déchiffrer les labyrinthes d’un Africain en France, confronté aux figures de l’Absence et de l’Exil.