L’Institut français du Togo a ouvert du 30 novembre au 15 décembre 2012 ses bras à 20 tableaux de l’artiste togolais Pierre Segoh. Ce dernier a livré du bout de ses pinceaux aux amoureux de l’Art ayant Lomé comme résidence une synthèse de sa lecture du monde depuis deux ans.
20 œuvres du plasticien Pierre Segoh ont trôné pendant deux semaines dans le hall de l’Institut français du Togo. Ce grand passionné d’œuvres intimistes a couché sur ses toiles un thème universel à déclinaisons variantes : la question existentielle qui pend au nez de toutes les couches d’âge. Une thématique transversale que traduisent les formes et dimensions, variées, conférées par le peintre à ses productions. Des clins d’œil diffus au dynamisme et à la stabilité dans la vie qui résident dans la sémiologie que s’est créé l’artiste au moyen d’œuvres alternant entre les formes rectangulaires et carrées.
Dans le message fertile de M. Segoh, aussi bien les hommes que les femmes sont embarquées dans le même bateau. Au cœur des messages disséminés par le plasticien dans ses tableaux, on lit les douleurs de l’Existence à travers un enchevêtrement dans lequel est enfermé l’Homme, en tentant d’échapper aux difficultés de tous les jours, du réel. Le combat existentiel prend sous la description fine de l’artiste la dimension familiale comme étatique : oppositions, différends, luttes d’influence, de domination, etc.
Les personnages humanoïdes décrits par le peintre Segoh sont ballotés dans la vie à cause de la méchanceté humaine. Dans sa personnalisation de la caricature de la Nature, le peintre n’hésite pas à faire allusion à des objets, êtres, des lieux qui témoignent de la cruauté, de la fermeté à certains moments : chien-désert-poison ! On comprend alors aisément pourquoi le rouge, le noir, le jaune (des couleurs vives) dominent cette somme sus-énumérée de tableaux. Cette dureté de la vie donne naissance à la fois à la solidarité et à l’autisme. Deux choix dans l’Existence qui sont sources de bonheur et de dépravation des mœurs (sexe, alcool, divers vices, etc.). Ces maux ambiants n’enferment pas pour autant l’artiste dans un doute sans fin, un pessimisme. « Nous voulons un avenir serein et accueillant ; pas de sinistres ni d’actions suicidaires (…) Une fusée pour aller au boulot, une planète par habitant », note le Togolais à côté de l’une de ses toiles.
Par ailleurs, Segoh convie les férus loméens de la peinture à découvrir une autre exposition, « The little bigbang », du 30 novembre 2012 au 12 janvier 2013 ; vingt huit petits dessins du plasticien attendent d’être visités chez « Curios » (une galerie implantée à côté de l’ambassade d’Allemagne au Togo, à Lomé). Pierre Segoh est également au cœur de l’œuvre de Pierre Amrouche, « Parti pris » ; un medley de huit alcoo-textes qui vient de quitter les presses de l’imprimerie, aux Editions « Michel Aveline ».
Publié Le 24/04/2013